La correspondance de Martinet a ceci de fascinant que l'on y découvre un homme solitaire et touchant, en proie à des difficultés financières (Pauvert qui ne lui versera presque pas d'argent après avoir "saboté" lui même la diffusion de La Somnolence, vendu à 427 exemplaires avant d'être pilonné) et familiales (une soeur qui passera sa vie en hôpital psychiatrique). Martinet se révèle un homme hargneux dont les avis sur ses proches sont aussi acerbes que sa désespérance est radicale. Pour autant, alors qu'il ouvre une Maison de la Presse et se résout à ne vendre que des journaux sans intérêt et des San Antonio, Martinet n'en garde pas moins un respect pour les petites gens qui passent la porte de son magasin sans même un regard pour les Jim Thompson et autres Léo Malet qu'il expose et tente de leur faire découvrir. Ces gens-là seront toujours pour lui plus respectables que les intellectuels parisiens et le milieu du cinéma dont il a claqué la porte avec un soulagement non dissimulé...
Bref, il faut saluer Finitude pour cette entreprise miraculeuse et LIRE Jean-Pierre Martinet sous peine de se priver d'un bonheur unique en son genre!
